mercredi 31 mars 2010

Le meurtre du lac





Auteur : Martha Grimes
Traducteur : Alexis Champon

Titre anglais : Hotel Paradise

Editeur : Pocket
Collection : Policier / Thriller
Policier - Enquête - Meurtre -
Pages : 464
Parution : Septembre 2005








4ème de couverture :


Une grande demeure abandonnée sur les rives d'un lac silencieux... Pour Emma, douze ans, petite fille solitaire et pleine d'imagination, quoi de plus fascinant ? Surtout quand cette maison était celle d'une enfant retrouvée noyée dans ces eaux noires quarante ans auparavant. Meurtre ou accident ? L'affaire ne fut jamais élucidée, mais dans ce petit coin de l'Amérique profonde, avec ses bourgades isolées au milieu des bois, ses habitants singuliers et leurs habitudes jalouses, chacun détient une part de la vérité. Aussi, personne ne se souciant d'elle ni de ses questions, Emma entreprend, avec détermination et habileté, de rassembler une à une les pièces de ce puzzle tragique. Jusqu'à ce qu'un nouveau cadavre vienne bouleverser cette innocente enquête et ramener les vieilles histoires à la surface du lac...

L’héroïne de ce 1er opus d’une série, est Emma. C’est une jeune fille de 12 ans, dégourdie et mature. Elle vit avec sa mère qui tient un hôtel restaurant non loin d’un lac, à Spirit Lake. Un hôtel qui appartient à la famille du père d’Emma depuis de nombreuses générations. L’hôtel restaurant est plutôt vétuste, mais il y a quelques clients. Emma doit aider, et sert en salle le midi et le soir. Mais elle fait tout ce qu’elle peut pour fuir l’atmosphère de cet hôtel et pour être loin de sa mère et de la cogérante, Lola Davidow, et la fille de celle-ci Ree-Jane que Emma ne peut supporter.
 
Alors pour fuir ce lieu, elle se rend chaque jour le matin puis après son service de midi, jusqu’à Spirit Lake qui se trouve à 800 mètres de l’hôtel. Elle y va pour s’y promener, elle flâne dans les rues de Spirit Lake et entre dans l’une ou l’autre boutique de la ville. Tantôt au Rainbow Café où elle vient parler avec Maud, la serveuse. Elle l’adore, elle parle de tout avec elle. Et puis tantôt elle fait "la tournée des PV" avec le Sherif du Comté, qu’elle adore aussi, elle aurait peut être même le béguin pour lui. Elle lui offre continuellement des chewing-gums aux airelles, les préférés du Sherif.
Enfin bref pour cette jeune fille, le temps paraît long et il ne se passe pas grand-chose à Spirit Lake.

Pour s’occuper, elle s’est intéressée à une noyade qui a eu lieu voilà maintenant 40 ans, elle n’a jamais été élucidée. " Une fille s’est noyée dans le lac il y a quarante ans, c’est la chose la plus remarquable, ou la plus terrible, qui soit arrivée à Spirit Lake. Elle avait douze ans – mon âge – et personne ne sait exactement ce qui s’est passé. Il paraît qu’elle faisait un tour sur le lac et que sa barque s’est renversée. La barque a dérivé au milieu du lac par une nuit de pleine lune, mais personne n’y prêta attention ; on crut qu’elle avait rompu ses amarres toute seule. On trouva la fille plus tard. Sa famille avait attendu le lendemain matin pour prévenir la police de son absence." […] "Spirit Lake m’a toujours semblé mystérieux, et la noyade inexpliquée a renforcé mon impression ".
 
C’est alors qu’Emma va commencer à s’intéresser à cette noyade et à mener petit à petit sa propre enquête car cette noyade est restée un vrai mystère, un dossier vite classé. Bientôt sur son chemin, Emma va croiser une femme qui apparaît comme ça par enchantement, et cette femme va l’intriguer. Quelques jours après cette furtive rencontre, une femme va être retrouvée morte. Emma se pose des questions. S'agit-il de cette femme qu'elle a vu comme ça furtivement ? Cette femme marchait, seule, Emma ne savait d'oû elle venait..

Du coup, Emma va encore plus s’intéresser à l’enquête qu’elle avait entreprise sur l’affaire Mary-Evelyn Devereau retrouvée morte il y a 40 ans, car pour elle ce nouveau cadavre serait en lien avec cette affaire. Voilà une jeune fille aux déductions bien précises et aux projets bien fixés d'une Sherlock Holmes en culotte courte !!
 
Bien sûr vu son jeune âge ce n’est pas évident du tout de mener à bien cette enquête. Emma est avenante, débrouillarde, pose des questions autour d’elle lorsqu’elle se rend en ville pour discuter avec ses différents amis (qui n'ont pas son âge bien évidemment) qui tiennent ça et là des commerces divers dans Spirit Lake. Et elle pose ses questions s’en amener sur elle le moindre doute sur ce qu’elle fait, sur son enquête. Elle est rusée. Mais ce qui n’est pas évident, c’est que les gens n’osent pas trop parler ou ne veulent pas, du coup ça n’arrange pas Emma. Elle va tout de même se lier d'amitié avec 3 vieux bougres du village, à qui on ne vient pas forcément "causer" d'habitude. Et Emma, en ayant rompu la glace avec eux, va faire de bien belles découvertes car ces 3 anciens étaient présents il y a 40 ans. Mais dans son enquête, cette jeune demoiselle prend parfois quelques risques qui pourraient bien l’amener vers des dangers… Jeune comme elle, elle ne s’en rend pas bien compte.
Petit à petit, elle va parvenir à ses fins pour découvrir la vie que menait Mary-Evelyn Devereau, qui je le rappelle avait 12 ans lorsqu’elle a été repêchée dans le lac. Et Emma se rend compte que Mary-Evelyn n’avait pas une vie des plus réjouissante parmi les sœurs Devereau avec qui elle vivait.
Alors est-ce qu’Emma du haut de ses 12 ans va découvrir réellement ce qui s’est passé voilà maintenant 40 ans ? Et y a-t-il un lien avec ce cadavre que l’on vient de retrouver ? Ou bien notre jeune Emma met la charrue avant les boeufs...

Un 1er opus bien sympa !!
 
Originalité au rendez-vous ici avec la particularité d'une enquêtrice en culottes courtes pour un polar adultes.

Parlons du personnage principal tout d’abord. Une jeune fille bien attachante. Si seule que l’on aurait envie de rentrer dans le livre pour aller parler avec elle. Sa famille ne se préoccupe pas vraiment d’elle, personne ne sait où elle se trouve pendant ses journées mais ça ne dérange personne du moment qu’elle est là pour les services de l’hôtel restaurant.
Donc il est vrai que l’on s’attache à elle, et puis également à d'autres personnages de cette ville perdue au fin fond de l'Amérique.

Parlons ensuite de l’histoire, de l’enquête. Certes elle n’est pas du tout haletante, il n’y a aucune course poursuite, le rythme n'est pas effréné, mais on suit pas à pas les efforts d’Emma pour découvrir l’affaire du meurtre du lac qui remonte à 40 ans et de même que la vie de cette jeune Mary-Evelyn qui a été retrouvée morte dans le lac. Une vie pas du tout réjouissante.
Emma va s’attacher à Mary-Evelyn qui avait le même âge qu’elle, et va tout mettre en œuvre pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Mais hélas, la fin du livre ne nous apprendra rien puisqu’il y a un 2ème opus « Le crime de Ben Queen ». D'ailleurs ce livre se trouve dans ma pal et bien évidemment je le lirais pour connaître la suite et retrouver cette jeune ado accro au coca à la cerise ^^.  A la fin du livre, Emma a quand même mis le doigt sur certaines choses, et a fait quelques rencontres qui ont démêlé des aspects jusque là troubles. Alors bien sûr on en sait plus mais pas tout…. Ah ah Ah ah….. 
 
En tout cas j'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre, je ne dis pas que je m'en souviendrais éternellement mais ça reste une lecture agréable dont j'ai envie forcément d'en connaître la suite, et puis vu que l'on s'attache facilement à Emma j'ai envie de la retrouver dans d'autres aventures.



Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mars 2010

mercredi 24 mars 2010

L'éléphant du magicien





Auteur : Kate DiCamillo
Illustrateur : Yoko Tanaka
Traducteur : Sidonie Van Den Dries

Titre original : The Magician's Elephant

Editeur : Tourbillon
Collection : Roman
Roman jeunesse dès 9 ans - Fantastique - Magiciens - Poésie -
Pages : 251
Parution : Février 2010







4ème de couverture :

Comment croire à l'incroyable et permettre à l'extraordinaire de se produire ?. Quand une diseuse de bonne aventure installe sa tente sur la place du marché de la ville de Baltese, le jeune orphelin Peter Augustus Duchêne sait ce qu'il veut lui demander : " Ma soeur vit-elle encore ? Et, si oui, comment puis-je la retrouver ?". L'énigmatique réponse de la voyante ("L'éléphant. L'éléphant te conduira jusqu'à elle") déclencha une série d'événements tellement remarquables tellement improbables que Peter se demande s'il n'est pas en train de rêver. Pourtant, tout est réel... absolument tout.
 
Un jeune orphelin, Peter Augustus Duchêne, vit avec vieil homme ancien militaire (Vilna Lutz) qui ne pense qu’à la guerre et qui inculque à Peter tout ce que doit savoir un militaire.
 
Le jour où Peter doit aller faire les courses au marché, il voit une tente sur la place du marché. Sur le panneau accroché à l’entrée de la tente est inscrit  "Les questions les plus profondes et les plus difficiles que pose l’esprit ou le cœur humain trouveront ici leur réponse, pour le prix d’un florin".
 
La promesse de ces mots lui donne l’envie d’entrer et de poser une question qui lui tient beaucoup à cœur. Et peut être saura-t-il enfin…
Mais Peter en bon garçon, regarde la pièce que lui a donné Vilna Lutz pour les courses. Il ne peut pas faire ça tout de même, utiliser l’argent des courses pour aller voir la diseuse de bonne aventure. Que dirait Vilna Lutz…

 
La tentation est trop forte et il ne peut résister à entrer dans la tente, il n’a droit qu’à une seule question. Alors Peter se lance et demande : si sa sœur est toujours en vie, où peut-il la retrouver ? Alors la diseuse de bonne aventure lui répond que pour retrouver sa sœur il devra suivre l’éléphant.

En sortant de la tente, Peter se sent déçu bien évidemment car cela ne veut rien dire du tout... de suivre l’éléphant. En plus il n’y a pas d’éléphant ici. Et puis Vilna Lutz, le vieux militaire qui a sa garde lui a toujours affirmé que sa sœur était morte à la naissance (l’ancien militaire est un ami du père de Peter et l’a recueilli à la mort des parents de Peter).


Alors Peter ne sait que penser, qui croire ? Vilna Lutz ou bien la diseuse de bonne aventure ?


Mais le jour où un magicien fait apparaître un éléphant en plein spectacle et que cette apparition va provoquer bien des désagréments en ville... et que Peter va en avoir écho car tout le monde parle de cet éléphant... il se dit que peut-être la diseuse de bonne aventure a dit la vérité. Sa sœur est peut-être réellement en vie, et c’est donc cet éléphant qui pourra le guider. Alors il essaye d’en savoir un peu plus sur cet éléphant, où se trouve-t-il ? Comment faire pour s’en approcher ? Et est-ce que réellement un éléphant pourra retrouver sa sœur, guider Peter… Mais il se passe quand même de drôles de choses depuis que l’éléphante est apparue, puisque en somme c’est une éléphante. Alors Peter se demande si il est dans la vie réelle ou bien si il rêve, car avec toutes ces choses incroyables………
 

 
Tendresse et poésie au rendez-vous !!
 
Découverte de l’auteur pour ma part et je n’ai pas été déçue.

Il s’agit là d’une histoire remplie de magie, de tendresse, d’espoir… L’espoir d’un jeune garçon qui lorsqu’il était plus petit, à la naissance de sa sœur, sa mère lui a demandé de promettre de toujours veiller sur la petite Adèle. Sa mère est morte en mettant au monde la petite Adèle. Alors depuis ce temps où Vilna Lutz a recueilli Peter en lui disant que le bébé, sa petite sœur, était morte, il ne cesse de penser si réellement elle est morte à la naissance ou bien si elle est toujours en vie. Il  a toujours espoir.

Incroyable ce jeune garçon qui ne pense qu’à sa petite sœur, ça le hante de ne pas avoir de réponse. Nous faisons donc la connaissance, dans ce livre, d’un jeune garçon qui porte en son cœur plein de bonnes choses, de belles attentions envers autrui. Il ne peut que nous toucher cet enfant.

Et puis l’histoire est pleine de magie, de tendresse… comme je l’ai signalé ci-dessus, mais les mots aussi sont tout autant poétiques. Très bonne qualité de texte.

Et vous ne pourrez qu’apprécier les illustrations en noir et blanc avec beaucoup de détails, qui se faufilent au gré des pages.

Voilà, n’hésitez pas à ouvrir ce livre et à lire cette belle histoire où dans les dernières pages, toujours pleines de poésie, la neige tombera….
 

Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mars 2010

lundi 22 mars 2010

Il avait plu tout le dimanche





Auteur : Philippe Delerm


Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Roman - Paris - Plaisirs de la vie quotidienne -
Pages : 116
Parution : Janvier 2000










4ème de couverture :

""Revoir Paris". Arrivé à la gare du Nord, monsieur Spitzweg se surprend à siffloter la chanson de Trenet. Ah oui ! finalement, c’est surtout pour ça qu’il est parti. Dans la rumeur de sept heures du matin, une grande bouffée de Paris lui monte au cœur, et c’est plus fort que toutes les vagues de la mer du Nord. Il prend un café sur le zinc, dans les annonces des haut-parleurs : " Le T.G.V. 2525 à destination de Bruxelles partira de la voie 8… " Mais on peut bien parler d’ailleurs, Arnold sait désormais qu’il est ici. Cette désinvolture du serveur, l’odeur des journaux frais, un je-ne-sais-quoi de parisien dans l’arôme du café… Monsieur Spitzweg reprend sa valise et hume les couloirs du métro comme un jardin d’essences rares. Les carreaux de faïence, la couleur des affiches, tout lui plaît. Dans le wagon qui le ramène à Guy-Môquet, il y a un Noir avec un gros vélo rouillé auquel il manque une pédale." 
 
Ce livre nous conte la vie d’Arnold Spitzweg à travers des scènes de vie qui se déroulent dans les rues de Paris.

A l’origine pourtant M. Spitzweg n’est pas parisien, il vient du Bas-Rhin. Il a été muté voilà maintenant 30 ans sur Paris. Nous allons donc découvrir pas à pas la petite vie tranquille de M. Spitzweg, et apprendre qu’il aime prendre le métro n’ont pas en le considérant comme un moyen de locomotion mais plutôt prendre le métro afin de rencontrer l’humanité. Il aime aussi les premières pages des Maigret, il pleut souvent dans les premières pages des Maigret, alors comme il dit « on se sent bien dedans, au coin de la cheminée dans son fauteuil, ou même au café ».
 
Voilà, au fil des pages on suit la vie de M. Spitzweg, on flâne avec lui dans les rues de Paris, on y boit un café, celui qui a le goût du café parisien. On y glane quelques senteurs et on contemple la vie parisienne, anonymement comme M. Spitzweg. 


 
J’avais déjà été touchée par les mots, les textes,
de Philippe Delerm lors de ma lecture de 
La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules 
alors je me  suis dis de poursuivre avec cet auteur.

Un résumé court, mais en somme avec les livres de Philippe Delerm il est difficile de faire des résumés.
 
C’est la qualité du texte qui nous fait aimer Delerm, le détail de la description de la vie. La poésie des moments choisis, pourtant quotidiens.
 
J’avais eu un énorme coup de cœur pour La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules et j’ai eu envie de relire Delerm. Avec Il avait plu tout le dimanche j’ai été un peu moins touchée, mais le texte est tout aussi beau, on se surprend à sourire. C’est bien sûr toujours un plaisir de lire son texte.
 
Arnold Spitzweg apparait pour la première fois dans ce livre Il avait plu tout le dimanche mais nous le retrouvons aussi dans Monsieur Spitzweg s’échappe et dans Quelque chose en lui de Bartleby
 
 
Donc si vous aimez l’écriture de Philippe Delerm,  et la poésie de la vie qu’il nous livre, vous apprécierez cette courte lecture.



Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mars 2010

jeudi 18 mars 2010

Le thé des nuages





Auteur : Mal Peet - Elspeth Graham
Illustrateur : Juan Wijngaard
Traducteur : Elisabeth Gilles-Sebaoun

Titre original : Cloud Tea Monkeys

Editeur :
Collection :
Album jeunesse - Contes - Thé - Singes - Himalaya -
Pages : 48
Parution : Février 2010







4ème de couverture :


"Sur les hauteurs de l’Himalaya, la maman de la petite Tashi cueille du thé pour vivre. Pendant qu’elle travaille, Tashi, assise à l’ombre des arbres joue avec les singes et leurs petits. Le jour où sa mère tombe malade, Tashi prend conscience qu’elle doit partir seule cueillir le thé et récolter le maigre salaire qui permettra de régler le médecin et d’acheter de quoi se nourrir." [...]



 
Tashi est une fillette vivant dans les collines de l’Himalaya. Chaque matin, sa mère part avec les autres femmes pour cueillir le thé. Le dos courbé, chacune porte un panier d’osier bien plus grand que Tashi. Tashi les accompagne jusqu’à la plantation. Elle aime ce moment, les femmes bavardent et le lever du soleil est agréable.

Lorsque Tashi, sa mère et les autres femmes arrivent à la plantation de thé, le chef d’équipe sort de sa cabane et d’un coup les femmes gardent le silence et se mettent au travail. Tashi observe, elle est fascinée par la grandeur de la plantation : " Les rangées d’arbustes à thé vert se déroulaient à perte de vue, pareilles à des vagues. Tashi n’avait jamais vu le bout de la plantation. Peut-être le champ n’avait-il pas de fin ! Peut-être faisait-il le tour de la Terre ! ".


Le soleil absorbant la brume, Tashi laisse les femmes travailler et s’installe sous un arbre. Elle est bien souvent vite rejointe par une tribu de singes qui descendent des hauteurs.
 
Mais sa mère est malade, et un matin elle ne peut se lever pour aller travailler à la plantation de thé. Tashi sait que si sa mère ne va pas à la cueillette, il n’y aura pas d’argent pour la soigner ni pour se nourrir. Alors Tashi décide de prendre le panier de sa mère, bien plus grand qu’elle, et de monter jusqu’à la plantation. Mais Tashi n’étant qu’une enfant, est bien trop petite pour atteindre les arbustes de thé et bien trop frêle pour porter le lourd panier. Et ce n’est pas au goût du chef d’équipe qu’elle soit là, il se moque de Tashi.

Triste, elle court se réfugier sous son arbre où les singes viendront la rejoindre comme d’habitude. Les singes l’encerclent, Tashi pleure et ne sachant à qui se confier, elle raconte son histoire au chef de la bande de singes, Rajah. Rajah ne s’était jamais autant approché de Tashi. Une fois l’histoire racontée, Rajah posa ses doigts sur le bord du panier et poussa un cri « Chack ! Chack-chack-chack ! ». 
Et pour connaître la suite de ce merveilleux conte, je vous laisse le plaisir de lire et découvrir



Magnifique légende pour tout amoureux du thé,
et je sais qu’il y en a parmi vous. Attention "coup de coeur". 


Une merveilleuse histoire qui s’adresse aux enfants ! Mais si vous êtes, comme moi je le suis, amoureuse du thé, cet album vous émerveillera autant que les enfants.
Et hormis cette très belle histoire, vous allez être charmés par la qualité du texte, la délicatesse des illustrations et le soin apporté à l’ensemble de cet album.

Les illustrations sont vraiment superbes, elles retranscrivent parfaitement les sentiments sur les visages, les situations (les mimiques du visage d’un goûteur de thé sont absolument grandioses). Les couleurs des planches sont vraiment en adéquation avec l’ambiance de ces montagnes lointaines.

De quoi nous ravir !!!! Et comment ne pas succomber au titre de cet album, Le thé des nuagessi poétique…

Il nous donne vraiment l’envie d’y goûter.

Magnifique livre-objet, splendide conte qui vous restera en mémoire !

 

lundi 15 mars 2010

Duel en enfer, Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur




Auteur : Bob Garcia

Editeur : Le livre de Poche
Collection : Policier
Policier historique - Sherlock Holmes - Jack l'éventreur - Londres
Pages : 672
Parution : 10 Février 2010












4ème de couverture :

Londres, été 1888. Sous le poids d'une chaleur suffocante, la ville est saisie d'horreur par les premiers meurtres de celui qu'on nommera bientôt " Jack l'Eventreur ". Pourtant, aucune des enquêtes du célèbre Sherlock Holmes ne mentionne la plus fameuse affaire criminelle qui ait agité ses contemporains. Bien des années plus tard, le docteur Watson confie à son éditeur le journal de l'investigation qu'il mena aux côtés du détective sur l'insaisissable tueur en série. Une terrible plongée dans l'enfer des bas-fonds londoniens, sur les pas du meurtrier le plus sanguinaire et le plus énigmatique que l'Angleterre ait connu.


 
Sherlock Holmes est mort et depuis son décès, l’intérêt du public pour les enquêtes du célèbre détective est toujours présent. Sauf que pour Georges Newnes, Directeur du Strand Magazine et éditeur du Docteur Watson, le stock de nouvelles à publier a largement diminué… 

Le public n’a de cesse d’envoyer des courriers pour demander d’autres nouvelles à faire paraître. Georges Newnes convoque Watson dans son bureau afin de lui expliquer le regain d’intérêt du public pour les enquêtes de Sherlock Holmes, mais Watson n’a pas la tête à écrire d’autres aventures de Holmes…

La présidente de l’Association des fidèles lectrices du Strand Magazine réprimande Newnes et lui fait part que sans autre nouvelle enquête de Holmes dans la revue plus personne ne mettra un centime dans celle-ci. Elle a aussi laissé supposer d’ailleurs que Sherlock Holmes, en action au moment de l’Affaire Jack l’Eventreur, a sans doute mené son enquête. Impossible que cette affaire n’est pas intéressée notre grand enquêteur ! C’est alors que Georges Newnes se mit à la réflexion et se dit qu’il était, en effet, très probable que Holmes est enquêté sur Jack l’Eventreur. Et même pourquoi pas l’avoir démasqué. Ce serait alors la gloire du Strand Magazine.
Alors Georges Newnes va, à sa façon, prêcher le vrai du faux auprès de Watson afin de savoir si Holmes avait mené une enquête sur les meurtres de Whitechapel.

Arrivé à ses fins et sachant que Watson a de gros problèmes financiers via sa Fondation Watson, Georges Newnes va passer un accord avec Watson. Il versera une somme colossale à la Fondation Watson (qui sans cet argent serait sur le point de fermée) contre le récit de l’enquête de Holmes sur Jack l’Eventreur.

Watson lui remettra donc le journal intime qu’il a tenu à l’époque, retraçant la période du 24 août 1888 au 1erjanvier 1889.
C’est alors que nous aussi, nous allons plonger dans la lecture du journal intime de Watson, et plonger au cœur des rues ténébreuses de Londres.
Watson est revenu vivre à Baker Street, et à cette époque de sordides meurtres de prostituées vont avoir lieu dans le quartier de Whitechapel. Georges Abberline qui est Inspecteur divisionnaire demande de l’aide à Holmes et Watson. C’est alors qu’ils vont se plonger corps et âmes dans cette enquête jusqu’à se transformer, se déguiser pour intégrer la vie des bas quartiers sans être repérés. Ils vont vaquer alors, d’impasses crasseuses en tavernes sordides et ainsi de suite… Ils seront sur des pistes, à l’initiative de tenanciers de bars ou bien encore de mômes des rues prêts à tout pour récupérer une pièce. Mais hélas bien souvent ces pistes n’aboutiront que vers des ruelles mal famées sans meurtrier.
Quelques informations tiendront quand même nos 2 compères en haleine. Ce qui est amusant c’est que parfois, Watson ou Holmes, chacun l’un ou l’autre de son côté va vérifier certaines pistes sans que l’autre soit au courant. Cela va sans dire qu’il y aura quelques quiproquos.
Bref Watson et Holmes n’arrivent pas à trouver la bonne piste les menant vers ce meurtrier surnommé Jack l’Eventreur jusqu’à…….  
 


Voilà une lecture qui va vous plonger dans le côté sordide du Londres de 1888.
 
 
Bas-fond, crasse, prostitution… l’atmosphère de Whitechapel y est très bien décrite par Bob Garcia et on a l’impression d'être complètement plongé dans le brouillard épais d'une ruelle Londonienne et d’entendre des bruits de pas derrière nous…
 
Bob Garcia y retrace donc les meurtres de Whitechapel, et on suit pas à pas l’enquête. Parfois un peu longue et répétitive je trouve d’ailleurs, mais bon je dirais que cela ne gâche en rien cette lecture en comparaison avec l’atmosphère si bien rendue. Oui, vraiment on a l’impression de voir tous ces gamins miséreux s’acharnant sur des déchets provenant d’un hôpital pour pouvoir en récupérer quelques morceaux à revendre aux restaurants (parfois dans ceux-ci se trouvaient des morceaux de chairs humaines).
 
Et puis avec le style de Bob Garcia, sa façon de retranscrire les choses, nous sommes aussi plonger au cœur de Baker Street avec Holmes et Watson. Holmes est sur le point de trouver une formule scientifique qui pourrait bien faire révolution dans le domaine des recherches scientifiques policières… Watson se torture l’esprit, Mary son épouse est gravement malade.
 
Pui parlons de l’enquête, très bien menée malgré quelques longueurs à mon goût mais je vous en ai déjà parlé. Bob Garcia y mêle de la pure fiction à des faits réels et prouvés ce qui rend la chose intéressante. Et d’ailleurs, à la fin de l'ouvrage, l’auteur nous fait part des faits réels, des personnages ayant réellement existé et ayant mené l’enquête sur Jack l’Eventreur ce qui permet de mieux en apprécier l’histoire une fois lue.
 
Vraiment une bonne lecture en compagnie de Sherlock Holmes et Docteur Watson !!
 
 
 
Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mars 2010
 
 



mardi 2 mars 2010

L'histoire de Chicago May





Auteur : Nuala O'Faolain
Traducteur : Vitalie Lemerre

Titre original : The story of Chicago May

Editeur : Sabine Wespieser
Collection : Littérature étrangère
Roman - Littérature Irlandaise - Etats-Unis - Quête - Histoire vraie
Pages : 443
Parution : Août 2006






4ème de couverture :


Nuala O’Faolain s’empare du destin d’une jeune Irlandaise pauvre qui, en 1890, s’est enfuie de chez elle pour devenir une criminelle en Amérique sous le nom de « Chicago May ».
L’amour, le crime et un destin exceptionnel de femme au tournant du XXe siècle : tous les ingrédients du romanesque sont réunis. Tour à tour braqueuse, prostituée, arnaqueuse, voleuse et danseuse de revue musicale, May avait une beauté magnétique qui tournait la tête des hommes. Ses aventures la conduisirent du Nebraska, où elle côtoya les frères Dalton, à Philadelphie, où elle mourut en 1929, en passant par Chicago, New York, Le Caire, Londres et Paris, où elle fut jugée pour le braquage de l’agence American Express. Elle vécut sur un grand pied, fit de la prison, et écrivit même, dans le genre convenu des mémoires de criminels, l’aventure de sa vie.
Partant de ce matériau, Nuala O’Faolain mène une enquête trépidante, tentant de saisir les motivations de cette énigmatique sœur d’Irlande, elle aussi exilée aux Etats-Unis. Car cette héroïne romanesque et sentimentale a payé au prix fort l’indépendance qu’elle a conquise contre les normes sociales. Ici l’écrivain nourrit de sa propre expérience une émouvante réflexion sur la quête d’une femme qui a décidé de sortir des sentiers battus, choisissant l’aventure et assumant la solitude.

1890, May Duignan, est une jeune fille de 19 ans d’une famille de paysans pauvres d’Irlande. Elle doit garder et élever successivement les enfants mis au monde par sa mère. 

A 19 ans donc, elle décide de quitter l’Irlande le jour où sa mère est en plein accouchement, pour ainsi fuir cette vie. Elle vole les économies de ses parents, et prend un bateau en partance pour les Etats-Unis.

Malheureusement pour elle sa vie va tourner en débâcle. 


Arrivée à New York, May Duignan va se transformer en très peu de temps en celle que l’on surnommera Chicago May, une grande criminelle. En effet, l’argent volé a vite été dépensé et à New York elle commence à se prostituer, à voler pour pouvoir s’en sortir. Petit à petit elle va continuer dans cette vie tumultueuse au hasard des rencontres d’amants qui bien évidemment vont plutôt lui causer des ennuis qu’autre chose. Elle va côtoyer les frères Dalton à Philadelphie et d’autres bandits de l’époque. Elle deviendra au début du siècle une grande criminelle très connue aux Etats-Unis, et en peu de temps sera devenue à la fois arnaqueuse, voleuse, prostituée, danseuse dans une revue musicale. Elle va gagner de l’argent, parfois beaucoup. Mais le dépensera vite en le partageant entre ses amants ou gaspillé en boissons et autres dépenses inutiles.

Elle traversera New York, Le Caire, Paris, Philadelphie, le Nebraska, Chicago...

Chicago, justement, où l’on apprend beaucoup de choses sur l’époque. Chicago, à l’époque, c’est des quartiers avec un nombre phénoménal de saloons, d’hôtels de passes ; d’hommes qui arrivaient par le chemin de fer… Et c’est une ville où hommes politiques et policiers sont corrompus. L’auteur est très documenté, ses références sont des coupures de presses de l’époque, des dossiers….

Chicago May va connaître des hommes, qui seront ses hommes réguliers, avec qui bien entendu elle va avoir de gros ennuis. Et les plus gros ennuis arriveront lorsqu’elle rencontrera Eddie Guérin. Avec lui et d’autres, elle participera au casse de l’agence American Express à Paris. Elle sera jugée, condamnée et emprisonnée dans la prison de Montpellier. Eddie Guérin. Lui fut condamné au bagne à vie sur l’île du diable où les conditions sont inconvenables  mais il arrivera par un moyen extraordinaire à s’en échapper au bout de quelques années. Il retrouvera May mais l’histoire va mal tourner. Elle sera arrêtée de nouveau quelques temps après pour avoir tenter de tuer Eddie Guérin. 

Elle fut emprisonnée pendant 15 ans en la prison d’Aylesbury de Londres, prison beaucoup plus rigoureuse et punitive que celle de Montpellier où elle fut enfermée. Dans cette prison, les femmes y connaissent la famine, l’insalubrité, la maladie. Et la seule terreur de May s’est de mourir en étant en prison « L’idée commence à hanter May que si elle était enterrée alors qu’elle était en prison elle resterait une prisonnière pour l’éternité. »

Elle fera la connaissance de la marquise Markievicz, une révolutionnaire Irlandaise.
A sa sortie de prison, Chicago May, émigre de nouveau aux Etats-Unis, elle n’a pas le choix, l’Angleterre la répudie de sa terre d’Irlande ainsi que de l’Angleterre et lui paye le bateau. Et sans le sous de nouveau, elle retrouvera sa vie d’avant, de prostituée, voleuse et arnaqueuse pendant plusieurs années.
Elle mourut en 1929 des suites d’une opération à la veille d’un mariage prévu avec un de ses amants complices d’arnaques. Elle sera enterrée seule, mais dans un cercueil correct (payé avec l’argent hérité par le futur mari à qui elle a légué ses derniers « pauvres » biens) et non dans une fosse commune. 

Une grande écriture !


Intéressante biographie bien détaillée sur Chicago May où Nuala O’Faolin est extrêmement bien documentée grâce aux énormes recherches faites. Elle a à l’appui un livre que Chicago May a écrit lors de ses dernières années. 

En effet Chicago May a écrit en quelques sortes ses mémoires sur les conseils de August Vollmer, figure de 1er plan dans le domaine de la justice aux Etats-Unis à l’époque et qui fut le 1er à se servir du détecteur de mensonges. Il prit Chicago May sous son aile et lui conseilla donc d’écrire son histoire qui pourrait bien lui rapporter quelques sous au lieu de se prostituer. 

C’est à l’aide de ce document que Nuala O’Faolin a écrit cette biographie, ainsi qu’à l’aide de coupures de presses, casiers judiciaires qu’elle a trouvé en suivant la même route que May Duignan depuis l’Irlande. 

Nuala O’Faolain, Irlandaise elle aussi, décida d’écrire ce livre lorsqu’elle entendit parler de May Duignan comme si elle avait un probable point commun avec May. 

Cette lecture fut intéressante, sur différents points de vue. La vie sociale difficile à cette époque, la pègre, la condition des femmes sans argent qui sont condamnées à se prostituer pour pouvoir survivre…. Nuala O’Faolain cerne très bien le personnage de Chicago May, un personnage qui a plusieurs facettes.Par contre, je dois avouer que vu l’histoire pas très réjouissante je me suis parfois un peu ennuyée.

J’étais intriguée par la vie de cette femme qui a voulu fuir la pauvreté de l’Irlande à l’époque et qui a eu une carrière de 40 ans d’arnaques, braquages et criminalité dont la moitié fut passée en prison. Une femme qui a été seule en fait, toute sa vie. Cette lecture apporte aussi une connaissance sur la condition des femmes en Amérique sur les années 1890 – 1920.


Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mars 2010