jeudi 20 mai 2010

La mélodie des tuyaux






Auteur : Benjamin Lacombe

Editeur : Seuil Jeunesse
Collection : Crea. Jeuness.
Album jeunesse - Dès 6/7 ans - Musique - Saltimbanques - Flamenco - Destin - Amour 
Pages : 34
Parution : Octobre 2009











4ème de couverture :




Un conte musical dans lequel le jeune Alexandre rencontre une belle gitane andalouse et se découvre un don exceptionnel pour la musique.





Alexandre vit dans une ville entourée d’usines, qui toute la journée font du bruit. Un environnement un peu grisonnant, avec toutes ces fumées qui sortent des cheminées d’usines. Alexandre est voué à y travailler lorsqu’il en aura l’âge. Alexandre est un garçon tout blond, qui n’aime pas vraiment l’école, et ses parents le traitent toujours de bon à rien.

Et dans cette ville grise et triste, un jour, arrive des saltimbanques. Ils vont monter un chapiteau et établir leur camp autour. On y retrouve des sœurs siamoises, une femme à barbe, un homme canon… et une jolie jeune fille qui se prénomme Elena.


C’est elle qu’Alexandre a aperçu du haut de la colline où il s’est caché pour voir le campement. Elena est une fascinante gitane aux grands yeux noirs et sa beauté envoute le jeune Alexandre. Elle va l’introduire dans le camp des gitans, et il va être émerveillé devant tous ces personnages, la femme à barbe, les lilliputiens… et il sera émerveillé aussi à l’écoute des chansons que chantent les gitans et à l’écoute de tous ces rythmes endiablants.  Peu à peu il va se sentir bien dans ce camp et va se découvrir un don, celui de la musique. Il va jouer de la guitare comme personne. Mais ce n’est pas du tout au goût de ses parents de le voir trainer dans ce camp, que personne au village ne souhaite. Ils vont l’enfermer dans sa chambre et le retenir prisonnier de sa vie actuelle et destinée (le travail en usine).
La suite, à vous de la découvrir.

Coup de coeur, comme à chaque fois avec Benjamin Lacombe !


Joli conte de Benjamin Lacombe, mais on n’est rarement déçu me direz-vous, avec Benjamin Lacombe. 
 
On plonge dans l’univers du cirque et des gitans. 
 
Les mélodies du CD qui accompagnent le livre sont là pour nous emmener sur des rythmes cadencés forts agréables. 
 
Benjamin Lacombe montre dans ce conte les différentes cultures, les différentes traditions. Il y démontre également qu’il faut poursuivre ses rêves, ce jeune Alexandre va se découvrir un don pour la musique au cœur même du camp des gitans et il ne voudra pas abandonner ce goût nouveau pour la musique. 
 
Les illustrations sont toujours exceptionnelles, et on voit bien le contraste entre la ville grise et ses usines, et les couleurs chaudes du monde du cirque et du camp des gitans. 
Le format du livre apporte un plus à ces illustrations, puisqu’il s’agit là d’un grand format. On ne peut qu’apprécier du coup les illustrations poétiques. 

 
Ce conte est accompagné d’un CD, le conte est lu par Olivia Ruiz. Sa voix est agréable à l’écoute, et le conte est accompagné de bruitages. On y retrouve à la fin quelques chansons. 



Donc tout simplement magnifique !!


Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mai 2010

lundi 17 mai 2010

Le souffle des marquises






Auteurs : Muriel Bloch - Marie-Pierre Farkas

Editeur : Naïve

Collection : Naïveland
Roman jeunesse - Dès 10/11 ans - Saga historique - Musique - Jazz - Second empire - Quartier Montmartre Pages : 253
Parution : Mars 2008









4ème de couverture

Lille, 1862 : Éléonore a dix ans et une oreille exceptionnelle. Son père devient fou de rage lorsqu'il découvre qu'elle joue de la musique en cachette : ce n'est pas convenable ! Pour lui faire passer l'envie de devenir musicienne, il l'envoie à Paris chez son oncle et sa tante, qui tiennent une blanchisserie. Mais l'enfant trouve vite le moyen de se faire embaucher dans l'atelier de fabrication d'instruments de Monsieur Adolphe Sax, le génial inventeur du saxophone. Commence alors une vie peuplée d'amitiés et d'amours impossibles, entre Montmartre et Pigalle, où se croisent peintres, artistes et tout le petit peuple de Paris, aux temps de la Commune et des premières Expositions universelles. Devenue une musicienne hors pair, Éléonore rencontre un trompettiste américain qui va bouleverser sa vie. Le souffle de cet amour la conduira au-delà de l'Atlantique, jusqu'à La Nouvelle-Orléans... Le premier tome d'une saga historique, qui, à travers des figures incontournables de la musique, comme les frères Sax, raconte le destin hors du commun d'une jeune fille passionnée et éprise de liberté.  



1862, Eleonore a 10 ans et elle vit à Lille. Son père est membre d’une fanfare et joue du cornet. Ce père espère que son fils va reprendre la relève, mais c’est un enfant fragile de santé et qui manque de souffle pour pouvoir jouer. 

Eléonore, elle, a une oreille exceptionnelle, et cela depuis son très jeune âge. Mais à l’époque, il est inconcevable qu’une jeune fille joue de la musique, ce n’est pas son rôle. C’est réservé aux hommes. 

Mais Eléonore, en cachette, va apprendre à jouer du cornet, celui de son frère. 

Lorsque son père la surprend, il devient fou de rage et décide de l’envoyer à Paris chez son oncle et sa tante qui tiennent une blanchisserie non loin du quartier de Montmartre. Il estime qu’à 10 ans, il est temps pour elle d’aller travailler, et elle trouvera sa place à la blanchisserie de sa tante et de son oncle. 

A 10 ans, elle prend donc le train seule, arrive à Paris, accueillie par son oncle et sa tante qui n’ont jamais pu avoir d’enfant. Ils vont l’aimer comme leur propre fille et petit à petit lui apprendrons le travail à la blanchisserie. Cette blanchisserie se trouve non loin de l’atelier de fabrication d’instruments d’Adolphe Sax, l’inventeur du saxophone. Et pour Eléonore, cette amoureuse de la musique, cela ne pouvait pas mieux tomber. Elle rêve d’entrer dans cet atelier comme employé…

Cette arrivée à Paris, va tout compte fait lui être très bénéfique. Elle va s’ouvrir à la vie, à ce qu’elle aime, la musique, et être libre de ses choix. Elle va faire de belles rencontres, elle va tisser des liens amicaux très forts. Elle va en grandissant, découvrir l’amour.

Tout ça se déroulant à une époque qui a marqué Paris. 1862, nous sommes au temps de la Commune, elle va vivre des affrontements qui vont rester gravés dans ses souvenirs. C’est l’époque aussi des premières Expositions universelles, et elle y rencontrera un homme venu tout droit de la Nouvelle-Orléans, musicien lui aussi, faisant partie d’une fanfare. Il apportera du swing à la vie et à la musique d’Eléonore.
Le reste je ne peux vous le dévoiler.

Le 1er opus d’une trilogie, Le souffle des marquises m’a conquise !

J’ai adoré ce roman jeunesse. On se retrouve plongé au cœur de Montmartre, au cours d’une époque qui n’est pas souvent abordée en littérature jeunesse.


Coup de cœur total pour moi !! 

Un livre jeunesse à partir de 10/11 ans qui plonge le lecteur au cœur de la musique, de la liberté, mais aussi dans un contexte historique que je dois avouer, n’avoir jamais encore rencontré dans un roman jeunesse. 

On y découvre une jeune fille de 10 ans, éprise de liberté, et on va la voir évoluer dans sa vie d’adolescente et de jeune femme avec des joies mais aussi des peines, parfois très difficiles. Lorsqu’on la rencontre au début de ce roman, elle a 10 ans et plein d’espoir. 

En tant que lecteur, au fil des pages, on espère qu’Eléonore va garder ses convictions et se battre pour réussir à vivre ses grands rêves. Ce livre est très plaisant à lire en tant qu’adulte, mais je suis certaine que les jeunes lecteurs vont beaucoup apprécier ce roman également. 

Car il s’agit là d’un roman où l’on retrouve des histoires d’amitiés, des histoires d’amour aussi. Sur un fond historique très intéressant, où l’on rencontre de grands personnages historiques. Et où il y a également comme personnage principal dans ce livre, la musique et surtout le jazz. 



J'ai très envie de découvrir la suite.



Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mai 2010

mercredi 12 mai 2010

Le poisson mouillé





Auteur : Volker Kutscher
Traducteur (de l'allemand) : Magali Girault

Titre allemand : Der nasse Fisch

Editeur  : Seuil
Collection : Seuil policiers
Policier - Série Commissaire Gereon Rath - Littérature allemande - Drame - Allemagne - Années 20
Pages : 576
Parution : 01/04/2010






4ème de couverture

Berlin, mai 1929. La ville est en pleine ébullition et la police a du mal à être sur tous les fronts à la fois - combats de rue entre forces de l'ordre et communistes, criminalité grandissante et night-clubs clandestins. Et puis il y a ce cadavre repêché au fond du canal et dont personne ne semble connaître l'identité. Sauf Gereon Rath, qui l'a croisé quelques jours avant sa mort. Ce jeune commissaire originaire de Cologne qui travaille pour la brigade des mœurs brûle de résoudre seul cette affaire dans l'espoir d'être intégré à la Criminelle. Car cette enquête risque de rejoindre les dossiers des affaires classées non élucidées appelées "les poissons mouillés". Ce roman, le premier d'une série mettant en scène le commissaire Gereon Rath, dresse un fascinant portrait politique et social du Berlin des années vingt avec ses aspirations contradictoires - rêve de régime autoritaire ou soif de dissipation.

Nous sommes en Allemagne, à Berlin, 1929 – 1930. Le commissaire Gereon Rath est muté d’office à la Brigade des mœurs de Berlin suite à un incident survenu au cours de ses fonctions à Cologne. Cette mutation, bien évidemment, ne lui plaît pas car il préférait son poste à Cologne ; et puis il ne connait personne à Berlin. Mais il n’a pas le choix.

Il va mener une 1ère enquête aux mœurs avec celui que l’on surnomme Tonton, Bruno Wolter qui dirige les mœurs, qui le prendra sous son aile. Mais quand un cadavre est retrouvé dans une voiture projetée dans un canal, et qu’il s’avère que ce cadavre a été tué auparavant et que seul Gereon Rath le reconnaît… il se dit que l’a il peut avoir une chance d’intégrer la Criminelle de Berlin en menant seul sa propre enquête sur ce meurtre puisqu’il a un pas d’avance sur les autres enquêteurs du fait qu'il soit le seul à savoir qui est cet homme retrouvé mort.

Cet homme est en fait un Russe que Gereon a rencontré totalement par hasard. Comment l’a-t-il rencontré ? Gereon, en arrivant à Berlin, a dû se trouver une chambre. Il a loué une chambre venant d’être libérée dans une colocation, et il s’avère que l’ancien propriétaire de la chambre était une connaissance de ce Russe retrouvé mort dans le canal. Et ce Russe était venu, quelques jours auparavant, à la colocation, pensant y trouver le locataire précédent de la chambre de Gereon. Le hasard fait donc de Gereon Rath, le seul à connaître l’identité du cadavre du Landwehrkanal.

La Criminelle de Berlin va donc enquêter sur ce meurtre. Cet homme retrouvé dans la voiture projetée dans le canal a été mutilé auparavant. Mais le problème étant que personne n’arrive à découvrir de qui il s’agit. N’ayant que très peu d’indices, et ne pouvant guère avancer sans cette identification, l’inspecteur Böhm qui dirige la Criminelle veut du coup classer l'affaire « poisson mouillé ». Cette expression signifie en fait qu’un dossier est classé car non élucidé.

Gereon Rath, très ambitieux, avec beaucoup de volonté, se dit que là est sa chance de pouvoir intégrer la Criminelle, et vu qu’il n’aime pas certains de ses collègues de la Crim, il va mener son enquête en solo. Mais cette enquête va le mener dans un monde mafieux et dans des lieux clandestins de Berlin où se mêlent trafics d’armes et de drogues, prostitutions et tables de jeux. Il va y côtoyer des personnes faisant parties de Ringvereines, des communautés de malfrats qui se sont partagées des quartiers et qui les dirigent.

A côté des découvertes qu’il va faire pas à pas, règne à Berlin, une ambiance d’entre-deux-guerres, où l’Allemagne a essuyé une défaite en 14-18 et où la montée du nazisme progresse de plus en plus en ces années fin des années 20 début des années 30.
La population est sous pression. L’opposition entre les communistes et les sociaux-démocrates, apporte des désagréments à la ville. Des rixes dans les rues se produisent très fréquemment, et la police a du mal à faire face. L’atmosphère est pesante. Et c’est dans cette ambiance Berlinoise, que le jeune Gereon Rath va devoir faire face à toutes les embuscades qui se mettent sur son chemin pour parvenir à son ambition de mener à bien, seul, cette enquête. Mais tout ne va pas se passer comme il le souhaiterait…  

Il s’agit là du 1er opus d’une série ayant pour personnage principal, 
le commissaire Rath. La 2ème enquête est en cours de traduction.

Voilà un polar historique que j’ai vraiment apprécié. Une enquête très intéressante, aux multiples rebondissements, haletante et très bien menée car le suivi de l’enquête est vraiment très bien fait, chaque détail que l’auteur donne au lecteur est important et là on fait marcher notre cerveau en mettant tout bout à bout pour tenter de résoudre l’enquête. 

Le lieu est original, car on se trouve moins souvent en Allemagne dans les polars historiques. 

Et puis surtout, la période est, elle, très intéressante. Cette période d’entre-deux-guerre, après l’échec de 14-18 et la montée du nazisme qui se prépare et qui progresse est très prenante et assez rare aussi dans les polars historiques. 

Nous sommes plongés dans un contexte politique où les groupes extrêmes (communistes ou sociaux-démocrates) se livrent à une guerre sans merci. Les lieux clos des nuits berlinoises sont eux aussi, intéressants à découvrir. On y observe en cette période, de nombreux trafics. La ville est sous pression, autant la population, comme le monde politique ou bien la police elle-même, qui doit gérer les nombreux problèmes que tout cela pose. 

Vraiment ce 1er opus d’une série avec le commissaire Rath annonce que celle-ci sera prometteuse. La seule chose qui m’a ennuyé, ce sont les noms allemands des différents lieux, n'ayant pas cette langue pour habitude. Etant donné que l’on retrouve moins souvent l’Allemagne en toile de fond dans des lectures telles que polars historiques comme celui-ci, j’ai  donc trouvé difficile de retenir tout ces noms. Mais il s’agit là d’un petit détail car j’ai vraiment aimé ce livre dans son ensemble : époque, lieu, contexte, enquête, et les différents personnages que l’on y rencontre.  

Difficile de résumer ce bon polar, car il s'y passe énormément de choses sur différents points.



Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mai 2010

mercredi 5 mai 2010

Petit zèbre à pois




Auteur : Karine Quesada
Illustrateur : Lucile Thibaudier

Editeur : Gecko Jeunesse
Collection : Drôles d'histoires
Album jeunesse dès 3/4 ans - Animaux - Savane - Différence -
Pages : 30
Parution : Novembre 2010





4ème de couverture :

Dans la savane vivait une famille de zèbres. Comme tous les zèbres, ils étaient blancs avec des rayures noires. Mais un beau matin, naquit un petit zèbre avec des pois tout noirs.




Ce petit zèbre nait avec des pois et non des rayures, la maman est comblée par l’originalité de son petit mais le papa pense que cela va poser des problèmes.


Le papa pense bien, car ce petit zèbre à pois va être la risée de la savane. Tous les animaux de la savane vont se moquer de lui car il n’est pas pareil que les autres zèbres. Tout le monde rigole de lui, la tortue, le lion, la panthère....

A la naissance, chaque animal de la savane a donné son avis sur les pois de ce zèbre.
 
 « Lavons-le ! Frottons-le ! »

Mais bien vite, dès que le petit zèbre passait devant eux,  chaque animal de la savane le saluait. Chacun avait une attention pour lui, et du fait de son apparence pas commune il a vite été connu de tous. Ce qui embêtait un peu le zèbre à pois car il ne passait jamais, du coup, inaperçu.

Alors il va demander de l’aide à chaque animal, et tenter l’impossible pour avoir des rayures à la place de ses pois, pour enfin être comme tous les zèbres. Chacun apporte sa solution pour faire que le petit zèbre ait des rayures à la place de ses pois. Mais en vain…
Et fait-il bien de vouloir enlever ses pois ? Ne va-t-il pas le regretter…




Ce petit zèbre me faisait de l’œil depuis un petit moment et je n’ai pas été déçue.
 
Voilà un joli album qui vous plaira tout d’abord par les charmantes illustrations de Lucile Thibaudier.
 
Tous les animaux de la savane sont à croquer, des formes arrondies bien agréables à regarder.
 
Et puis l’histoire est toute mignonne et aborde le sujet de la différence et de la tolérance, le regard des autres. Il montrera à l’enfant que rien ne sert de vouloir changer sa différence, elle peut être un atout.
 
Je vous conseille vraiment cet album fort sympathique aux belles illustrations
 
La police du texte est très agréable aussi car changeante.
 
L’histoire et la morale sont belles et intéressantes.



Livre lu et chroniqué sur mon ancien blog en Mai 2010