jeudi 23 avril 2015

Les gens heureux lisent et boivent du café





Auteur : Agnès MARTIN-LUGAND



Editeur : Michel Lafon
Roman - Psychologie - Deuil - Exil - Reconstruction - Irlande - 
Pages : 208
Parution : Juin 2013










4ème de couverture : 

"Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier. [...] J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux."


Clara avait insisté pour partir avec son père. 
"- Maman, s'il te plaît ?" 
- Clara, j'ai dit non. 
- Allez, Diane. Laisse-la venir avec moi.
- Colin, ne me prends pas pour une imbécile. Si Clara vient avec toi, vous allez traîner, et on partira en vacances avec trois jours de retard."

Diane avait cédé. Clara et Colin étaient partis tout en continuant de chahuter et faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avaient percutés. 
 
Lorsqu'elle était arrivée aux urgences en compagnie de son meilleur ami, Félix, les médecins lui avaient annoncé que pour sa fille s'était trop tard, elle était morte dans l'ambulance. Ils lui avaient juste laissé le temps de vomir et de lui apprendre que ce n'était plus qu'une question de minutes ou au mieux de quelques heures pour son mari si elle voulait lui faire ses adieux. 
 
Diane aurait voulu hurler, elle pensait être tombée en plein cauchemar, et aurait voulu croire qu'elle allait se réveiller. 
Voilà un an qu'elle se répétait tous les jours qu'elle aurait préféré mourir avec eux. 
Voilà un an qu'elle était vautrée sur son canapé à fixer les volutes de fumée de sa cigarette, vêtue de son pyjama ou bien habillée avec les chemises de Colin. Les cendriers débordant, les tasses vides, les boîtes de plats à emporter et bouteilles jonchant le sol. Ne sortant plus de chez elle.
Félix n'en pouvait plus de la voir végéter comme ça, sans se reprendre. Il va tout faire pour qu'elle se batte et qu'elle sorte de sa dépression et pour ça il a trouvé l'idée de l'emmener en voyage. Diane n'en a aucune envie et compte trouver une idée pour lui couper l'herbe sous le pied. C'est en s'asseyant au bureau de Colin qu'elle va trouver cette idée. Partir en Irlande, où Colin avait toujours eu envie d'aller. Quel endroit pourrait lui apporter la paix et la tranquillité ne connaissant rien à ce pays ? Elle finit par fermer les yeux et posa le doigt au hasard sur un atlas représentant l'Irlande. Le hasard lui choisit la ville de Mulranny.
 
Elle loue un cottage avant de partir et quitte son appartement sans rien emporter avec elle, pour un délai non déterminé. Félix ne pense absolument pas que Diane soit capable de faire une chose pareille. Et pourquoi irait-elle s'enterrer là-bas...
 
Arrivée à Mulranny, elle se retrouve au fin fond d'un trou perdu. Petit cottage en bord de mer. Une météo capricieuse. Totalement isolée et ne connaissant personne... c'est ça qu'elle souhaitait. Elle y rencontre la propriétaire du cottage qui l'accueille avec chaleur, un accueil trop chaleureux pour elle qui n'a plus l'habitude de vivre en communauté. Quelques semaines passent, l'isolement est là sauf lorsqu'elle partage quelques moments avec le couple de personnes âgées qui lui a loué le cottage avec qui elle a noué une certaine sympathie. Elle ne pensait pas qu'elle s'en serait crue capable de nouveau, de nouer contact. Mais elle trouvait qu'il faisait bon vivre auprès d'eux. Elle n'a rien raconté de sa vie passée. 
Cet isolement qu'elle souhaitait va être quelque peu perturbé par son voisin qu'elle n'avait, jusqu'à alors, jamais vu. 
Diane doit se reconstruire mais en trouvera-t-elle la force ? et trouver également la force de rouvrir son coeur aux personnes qui l'entoure ? 
Une lecture addictive puisqu'une fois ouvert, je n'ai pas pu m'empêcher de terminer le livre.


Une histoire émouvante sur le deuil et la reconstruction avec cette jeune femme qui essaie de se reconstruire après avoir sombré plus d'un an dans la dépression depuis le décès accidentel de son mari et de sa fille. Pour cela, elle a besoin de s'exiler et quitter tout ce qu'elle avait comme si elle avait besoin de nouvelles bases pour cela. Elle choisit un pays où son mari a toujours rêvé d'aller, une sorte de lien encore entre elle et lui. Elle s'exile en Irlande où la météo, on le sait, n'est pas souvent au beau fixe pour avoir le moral. 
Pensant y trouver un certain isolement, elle va être l'objet d'un accueil chaleureux. Et puis celui un peu plus hostile de son voisin, Edward. Elle va devoir apprendre à palier les deux, cette hostilité envers elle de la part de son voisin qu'elle ne comprend pas et une chaleur humaine de la part de certains habitants du coin. 
Les personnages sont extrêmement attachants. Tout d'abord avec cette jeune femme emplie de désespoir face à la perte de sa fille et de son mari. Comment trouver la force de remonter à la vie après cela ? 
Et puis chaque personnage apporte quelque chose. Félix, le meilleur ami de Diane, qui ne sait plus comment faire pour l'aider, pris au désespoir de voir son amie comme ça. 
A Mulranny, la chaleur humaine que Diane reçoit de la part de certains habitants fait du bien. Ils ne connaissent pourtant rien de son malheur. Cette chaleur humaine contraste avec la météo capricieuse.
Le personnage d'Edward est, lui aussi, intéressant. On le découvre petit à petit, et petit à petit on découvre les failles de ce personnage et d'où vient cette hostilité. On se prend donc d'attache pour tout ce petit monde, et les passages sont touchants.
 
Les émotions sont très changeantes au cours de la lecture, une alternance entre les passages touchants et ceux plus cocasses. Impossible de rester insensible face au parcours de Diane.
 
Le style est assez dynamique et d'ailleurs on entre vite dans le sujet puisque le début du roman est assez brutal. Difficile de décrocher de la lecture ensuite. 
 
La fin m'a quelque peu surprise... assez inattendue même d'ailleurs.
 
Une chose m'a ennuyée par contre, le fait que dans le scénario le personnage de Diane fume cigarette sur cigarette et qu'on retrouve l'action maintes et maintes fois au cours de l'histoire et c'est assez lassant de retrouver cette même action en nombre X...
 
Avant de lire ce roman, j'avais déjà découvert le 2ème roman d'Agnès Martin-Lugand (Entre mes mains le bonheur se faufile). Deux histoires très différentes, très addictives l'une et l'autre dans le sens où pour les deux j'ai eu beaucoup de mal à lâcher la lecture sans aboutir à la fin de celle-ci d'une traite. 


Histoire émouvante sur la reconstruction d'une femme 
après la perte de son mari et de sa fille. 



7 commentaires:

  1. J'ai glibalement apprécié ma lecture même si je reproche quelques ficelles un peu grosss et évidemment toutes ces références à la cigarette!!!

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    1. Ah je ne suis pas la seule donc à penser que ces satanées cigarettes ont pris trop de place ;-)

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  2. Hier (je crois) j'ai lu un billet bien plus négatif (on racontait même la fin!) Comme quoi chaque lectrice a son aperçu.

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    1. Oh mince c'est dommage pour la fin.... je viens de terminer la suite de ce 1er volet et il est beaucoup mieux que celui-ci, j'ai passé un excellent moment de lecture. C'est ça qui est bien avec les livres, parfois on n'a pas du tout le même regard.

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  3. J'avais repéré ce livre lors de ma dernière commande et j'avais hésité à le mettre dans le panier.
    Ton avis me donne envie de le rajouter la prochaine fois.

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    1. Et je viens de lire la suite et c'est un gros coup de cœur, la suite est 100 fois mieux que ce 1er volet. Donc oui, à lire.

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  4. Il me fait bien envie celui-là, je note ! :)

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